La Culture de la Canne à Sucre remplaça celle du tabac à partir de 1640 aux Antilles et fit la fortune de la Martinique au XVIIème siècle. Avec les premières techniques de distillation du jus de canne, améliorées par le père Labat dès 1694, s’ouvrit l’ère de l’alcool. Aujourd’hui, la culture de la canne est supplantée par celle de la banane, mais le rhum agricole martiniquais demeure l’un des meilleurs au monde. Les récoltes se font de janvier à juin, période pendant laquelle fonctionnent les distilleries. Souvent situées sur des sites superbes, ces dernières offrent à la dégustation les produits savoureux de leur long savoir-faire.
Ce circuit propose de découvrir douze distilleries. Pour les amateurs, il est recommandé de consacrer une journée à celles du Sud et une autre à celles du Nord. Il est préférable de se renseigner préalablement sur les heures de visite et de dégustation.

Les Distilleries du Sud

Distillerie Dillon
La Favorite
Distillerie La Mauny
Distillerie Trois Rivières
Distillerie Clément
Distillerie Saint Etienne

Les Distilleries du Nord

Distillerie Hardy
Distillerie Saint – James
Distillerie J. M
Distillerie Depaz
Distillerie Bally
Distillerie Neisson

Les Distilleries du Sud

Distillerie Dillon

Située à l’entrée sud de Fort-de-France, la distillerie Dillon fabrique toute une variété de Rhums blancs, un Rhums « Carte noire »(45°), des millésimés et un hors d’âge incomparable. Les rhums Dillon sont les premiers sur le marché européen.

Curiosité du site :

Un machine à vapeur, datant de 1922, fait encore tourner les moulins de broyages des cannes ; on peut également voir la seule maison « rescapée » de l’éruption de Saint-Pierre, qui fut en effet déplacée un peu avant celle-ci.

La Favorite

Elle est située non loin de la distillerie Dillon. La Favorite hérita son nom de la Pompadour, la maîtresse de Louis XV, qui, dit-on, apprécia particulièrement cette liqueur. La distillerie appartient depuis 1842 à la famille Dormoy. La gamme s’étend du rhum blanc aux rhums agricoles bruns et vieux et aux punchs. Son fleuron est un rhum extra-vieux de 33 ans d’âge.

Distillerie La Mauny

Il faut quitter la route des plages et s’aventurer vers l’intérieur des terres pour dénicher la distillerie. On y produit le rhum agricole le plus vendu en Martinique. Seul le rhum de 7 ans d’âge est commercialisé en métropole. Son rhum vieux est d’une grande finesse au point de ressembler à du cognac ou à de l’armagnac (le vieillissement est fait dans des fûts de chêne démontés, en provenance de cognac, puis remontés sur place).

Distillerie Trois Rivières

Les plantations de canne, gérées par le groupe Martini et Rossi, s’étagent en bordure de mer dans la partie la plus chaude et la plus sèche de l’île, à Sainte-Luce. Elles portent des noms réjouissants : Marchande Piment, Dompté Nègres ou Bonne Nouvelle. La coupe s’effectue exclusivement à la main. Les cannes ne sont pas brûlées avant la coupe, afin d’en préserver la cire qui favorise les départs en fermentation. Le vieillissement est assuré dans les chais superbes de la société Duquesne, à Fort-de-France, qui les exporte. La marque Trois-Rivières a été commercialisée en 1976 et produit d’admirables rhums blancs et des millésimés au goût prononcé de vanille. L’emblème de son rhum est le moulin à vent.

Distillerie Clément

Elle fut fondée en 1887 par Homère Clément, médecin et homme politique. Ses rhums commercialisés aux Etats-Unis, devinrent vite mondialement célèbres. La gamme comprend un rhum blanc frais et parfumé et des rhums vieux aux arômes de cannelle, de poivre et de vanille. Avant de partir, faire une incursion dans le parc du domaine de l’Acajou. Restaurée et meublée de façon traditionnelle, la maison de maître traduit encore la splendeur d’un passé révolu.

Distillerie Saint Etienne

Les Distilleries du Nord

Distillerie Hardy

C’est la plus petite et la plus jolie des exploitations de l’île, propriété de la famille Hardy depuis 1800. Elle est séparée de la mer par la route qui mène à la pointe de la presqu’île de la Caravelle. La canne est coupée d’avril à mi-juin et la production artisanale de Gaston Hardy se déguste sur place, les pieds dans l’eau. Elle offre des rhums aromatiques blancs, paille et vieux, de grande qualité mais rares.

Distillerie Saint – James

Les rhums Saint-James, la plus ancienne marque connue, se reconnaissent à leurs bouteilles carrées et à leurs arômes intenses. Dès 1865, les plantations participèrent à l’activité agricole florissante de Sainte-Marie, commune où le père Labat poursuivit ses recherches à la fin du XVIIe siècle. Les rhums Saint-James représentent 11 % de la vente des rhums blancs en métropole. Dans une belle maison créole restaurée, située à côté de la distillerie, le groupe Saint-James a créé le musée du Rhum. On pourra y découvrir des gravures, des machines et de nombreuses informations sur l’histoire et la fabrication du rhum.

Distillerie J. M.

C’est la plantation de canne située dans la partie la plus septentrionale de l’île. Installée dans un site sauvage, perdue au milieu de plantations de bananes et de champs d’ananas, la distillerie, fondée en 1790 par Jean-Marie Martin, fut reprise, en 1913, par l’actuel propriétaire : la famille Crassous de Médeuil. Le vieillissement dure 10 ans. Il se fait en fûts de chêne provenant d’Amérique du Nord et ayant contenu du bourbon (whisky américain).

La distillerie J.M produit un rhum vieux de prestige considéré par beaucoup de spécialistes comme le meilleur des Antilles.

Distillerie Depaz

Fondée en 1635 par Jacques Du Parquet, neveu de Belain d’Esnambuc, elle fut anéantie sous les cendres de la montagne Pelée en 1902. Victor Depaz reconstruisit alors la distillerie au pied de la Montagne, au milieu de 80 ha de terres volcaniques. C’est son fils André qui dirige l’exploitation aujourd’hui. La distillerie utilise, pour broyer la canne, la plus ancienne machine à vapeur de l’île et dispose d’une eau de montagne pure et abondante. La distillation a cessé, il y a peu, de se faire dans des colonnes de cuivre. Le vieux rhum « réserve spéciale » est apprécié des connaisseurs.

Distillerie Bally

Le baron de Lajus construisit sa maison en 1776 près du Carbet. Un siècle plus tard, la famille Bally y installa une distillerie et passa maîtresse dans l’art de vieillir le rhum. Rares et uniques sont les millésimés Bally de 1924 à 1989.

Distillerie Neisson

Sur la commune du Carbet, cette distillerie artisanale, tenue par Mme Vve Gabrielle Neisson, produit l’un des meilleurs rhum martiniquais. La canne pousse sur des plantations situées sur des terres volcanique de la Côte sous le Vent.